mercredi 7 août 2013

Tunisie : l'immobilier connaît-il enfin un rebond ?

La Tunisie souffre, depuis la Révolution du 14 janvier, d’une situation économique fragile, marquée par l’augmentation du taux de chômage, le recul des investissements, les agitations sociales, le blocage de la sphère économique…

Deux ans après la Révolution, des indices « vert » commencent à apparaitre. Mais, beaucoup reste à faire avant d’annoncer et de confirmer la reprise. L’un des secteurs qui est en train de trouver ses couleurs est l’immobilier qui profite, actuellement, d’un regain d’intérêt de la part des investisseurs.

Selon les dernières statistiques, sur les dix premiers mois de l’année 2012, les investissements directs étrangers (IDE) ont presque retrouvé leur niveau d’avant la Révolution. La FIPA, Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur, a annoncé que les investissements étrangers dans les secteurs du tourisme et de l’immobilier ont représenté 4,5% de l’ensemble des IDE entre janvier et octobre 2012, se rapprochant du pourcentage de 4,8% de 2010. Ce sont 75 millions de dinars qui ont été investis depuis l’étranger dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme au cours des dix premiers mois de l’année 2012. À titre de comparaison, le montant enregistré au cours des dix premiers mois de 2010 s’élevait à 82,3 millions de dinars. Par rapport à la même période en 2011, on observe une hausse de 588% en glissement annuel.

Le groupe d’investissement immobilier Qatari Diar est le premier investisseur du secteur, ayant mis sur la table en octobre 2012 quelque 70 millions de dinars pour un projet d’hôtel de luxe à Tozeur.
Autre preuve de la confiance des investisseurs dans le potentiel du secteur sur le long terme, le groupe émirati Bukhatir a réitéré son engagement de démarrer un mégaprojet touristique et immobilier dès qu’il obtiendra le feu vert de l’État. Estimé à 5 milliards de dollars, le projet Tunis Sport City sera à usage mixte, combinant infrastructures sportives et résidences de luxe.

Cependant, si les prix de l’immobilier ont augmenté en moyenne de 0,82% entre janvier et novembre 2012, il existe de fortes disparités régionales sur le marché de l’immobilier. Les valeurs ont chuté dans certaines stations balnéaires où le retour massif des acheteurs étrangers et des touristes a été plus lent que prévu, faisant obstacle à un rétablissement complet du marché. Les prix des biens immobiliers à Djerba et Mergouza ont chuté de 7% cet été, et ils ont également reculé de 2% à Nabeul. En revanche, les prix de l’immobilier dans les zones résidentielles réputées évoluent à la hausse, en particulier dans les nouveaux quartiers de la banlieue de Tunis. Les prix de l’immobilier dans le quartier très prisé de La Soukra ont grimpé de 14% au cours des 6 premiers mois de cette année et à Sidi Bousaïd, le quartier le plus cher de Tunis, ils ont atteint 2600 dinars le mètre carré. Sur d’autres sites clés, comme à El Maâmoura, les prix de l’immobilier ont affiché une hausse encore plus spectaculaire de 22% ; quant à El Kantaoui, les prix y ont augmenté de 12%.

Dans une récente interview accordée à Oxford Business Group (un cabinet d’intelligence dont la mission est de fournir aux investisseurs étrangers les informations et les indications les plus complètes sur les possibilités d’investissement dans les 25 pays émergents dont la Tunisie), Nadhir Ben Ammar, directeur général d’Edifia Promotion Immobilière, a affirmé que les prix des terrains avaient également fortement augmenté en Tunisie : « Habituellement, les prix augmentaient de 4 à 5% par an, ce qui représentait un pourcentage de croissance normal pour un marché stable comme le marché tunisien. Mais ces derniers temps on a pu observer des hausses annuelles de 12 à 13% ».


 

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